Cèdre INTRODUCTION Selon la botanique, le cèdre (du genre Cedrus) est un conifère arborescent que nous retrouvons en Afrique du Nord et en Asie (Liban). Par la suite, il fut introduit en Europe. En Amérique, les arbres que nous appelons des cèdres sont en réalité de la famille du Thuya. Des dix espèces connues de Thuya, seulement deux poussent au Canada. Le cèdre de l’ouest (Thuya plicata Don) peut atteindre jusqu’à 60 mètres de haut et avoir un diamètre de plus de 3 mètres. Le cèdre blanc ou cèdre de l’est (Thuya occidentalis) peut mesurer plus de 20 mètres de haut et 1 mètre de diamètre. Dans son habitat naturel, le cèdre blanc est adapté à plusieurs types de milieux. Nous le retrouvons aussi bien sur les escarpements rocheux que dans les terrains marécageux. Cette capacité d’adaptation et sa beauté naturelle en font un arbre ornemental très apprécié. Nous utilisons aussi son bois pour la fabrication de piquets et perches de clôtures, de bardeaux, de canoés et partout où nous recherchons une bonne résistance à la pourriture. LE CÈDRE DANS L’HISTOIRE Saviez-vous que Jacques Cartier et ses hommes, lors de leur premier voyage au Canada, ont été sauvés du scorbut en buvant des tisanes de feuilles de cèdres que les Amérindiens leur avaient préparées ? Aujourd’hui encore, nous produisons de l’huile essentielle de cèdres que nous utilisons pour son odeur, ses propriétés désinfectantes et curatives. Le plus vieil arbre répertorié au Québec est un cèdre blanc. Il pousse au bord d’un lac en Abitibi. Il aurait environ 800 ans et ne mesure que 30 centimètres de diamètre. La moitié de sa tête est morte et ses racines sont coincées entre deux roches. C’est un vrai bonsaï naturel. Cèdres du Liban Les Cèdres du Liban par Fulvio Roiter, 1980, Conseil N. de Tourisme au Liban Les Cèdres au Liban sont liés à l’histoire de ce pays. Ils la racontent aussi bien que les cités antiques de Byblos, Tyr et Baalbek. A l’époque fort ancienne où la Phénicie livrait leur bois aux Pharaons, il y avait des cèdres, extrêmement nombreux, qui recouvraient toute la haute montagne. C’était l’arbre religieux par excellence, destiné à la fois au culte des dieux et à celui des morts, dont on sait l’importance que leur attachaient les peuples de l’Orient ancien. Réduits maintenant à un petit nombre, du fait de cette abusive exploitation, leur présence auguste évoque la neige, les sources, le pur silence des sommets où semble s’arrêter le temps; elle évoque aussi des paysages lunaires où s’évade le regard dans des rêveries sidérales. Les cèdres de la région de Bécharré, au nord du Liban, sont les plus réputés pour leur ascendance biblique. C’est un bouquet d’arbres, monument classé, entouré d’un muret protecteur. Ces patriarches méritaient une telle attention. Un peu plus au nord, à Ehden, on trouve un joli bois de cèdres. Il y a également des cèdres dans la région de Jbeil, à Jajje tout près de Laqlouq, au milieu d’un site rocheux qui les rend encore plus impressionnants. Mais là où ils sont les plus nombreux, plusieurs milliers, c’est à Hadeth al-Jebbe. Ils sont cependant beaucoup plus jeunes que les cèdres millénaires de Bécharré. Enfin, au Chouf, dans la région du Barouk et de Ain Zhalta existe une assez grande forêt de cèdres qui, s’étageant sur des pentes, frappent d’autant plus l’imagination. Ces arbres se trouvaient en nombre sur les sommets, mais aujourd’hui la plupart de ceux-ci sont des stations de ski: dans la région de Bécharré, dans le massif du Sannine et à Laqlouq dans la région de Jbeil. Il y a en outre des projets d’aménagement pour d’autres sites, notamment sur l’Hermon dont les pentes sont remarquables. Toutes les stations disposent de l’équipement le plus moderne, télésièges, remonte-pentes, téléskis et autres installations. Ces hauts sommets, chose curieuse, sont généralement distants d’une demi-heure à une heure des ports de plaisance, nombreux tout le long de la côte, et dont celui de kaslik, non loin de Byblos, est le plus important. Ainsi, peut-on dans la même journée, à un court intervalle, se livrer aux joies du ski en montagne et du ski nautique, ce qui est unique au monde. Dans la station des Cèdres de la région de Bécharré, les remontées mécaniques se trouvent sur le versant qui mène à Qornet as-Saouda, point culminant du Liban. Au pied du cirque où elle est située, s’ouvre la vallée de Qannoubine qui avait abrité tant de saints ermites. Du col de Aïnata, à 2.600 m d’altitude, le skieur (ou le promeneur) jouit d’une vue fantastique sur la plaine de la Béqaa, l’Hermon, le mont Sannine, merveilleuse vallée de la Qadisha et, depuis les sommets sur la mer, une mer de saphir pâle, jusqu'à la ligne d’horizon. Certains prétendent même avoir aperçu Chypre dans les lointains. Une extraordinaire vision d’ensemble, on en conviendra. En dehors des parcours des remontées mécaniques, la randonnée à ski à une plus haute altitude est absolument grisante. S’il faut marcher, peiner pour l’entreprendre, on est largement payé de ses efforts. C’est qu’à chaque virage, on découvre un paysage extraordinaire, de hauts plateaux de montagne couverts de dolines, avec leurs congères et leur blanche solitude, ce qui donne une étrange impression de proximité et d’éloignement tout à la fois. Et c’est une griserie totale que de se retrouver seul dans la nature. Cela s’appelle un sport majeur, une vraie façon de découvrir un pays. Une autre randonnée: la traversée des Cèdres en direction de Sir al-Dennieh, village au nord des Cèdres, au-delà de Tripoli. On descend – mais là aussi il faut d’abord grimper – de 3.000 à 1400 m, à ski en longeant des bois de genévriers. L’enivrement dionysiaque et le plein air vous transportent. Il est vraiment heureux qu’il y ait au Liban tant de jours d’ensoleillement dans l’année, même au cœur de l’hiver. Laqlouq, au nord-est du pays, est une petite et familiale station d’hiver, qui a été aménagée en terrasses, en déblayant des rochers érodes. Une très belle région où abondent pommiers, poiriers et cerisiers. Bien plus importantes, les trois principales stations du massif du Sannine : Faraya-Mzar, Faqra et Qanat-Bakish. Ici également, il y a de belles randonnées qui procurent un sentiment de découverte. Mzar signifie temple, et les temples étaient sur les cimes ainsi qu’en témoignent de nombreux vestiges. Pourquoi ? C’est que les voyageurs, les caravaniers de l’époque, une fois au faîte, tenaient à rendre grâce à leurs dieux. Il y a dans cette région beaucoup de curiosités, comme le pont naturel de Mzar, résidu d’érosions, d’une bonne trentaine de mètres. Et les temples de Faqra que Renan considérait comme le groupe de ruines le plus spectaculaire de la montagne. Du reste, on trouve en montagne des lieux de culte de toutes les religions, sans doute parce que l’homme avait et a l’impression que plus il monte, plus il se rapproche de Dieu. De Mzar, autre vue splendide, on embrasse tout ensemble la Béqaa, l’Hermon, Laqlouq, les Cèdres et la côte libanaise qui va de Byblos à Saida. C’est un des plus beaux spectacles du Liban. Sur le flanc ouest du Sannine, une petite station, celle du Zaarour d’où on a une imprenable vue du Sannine et de la fameuse Vallée des Crânes. Enfin l’Hermon qui ne possède encore aucun équipement mécanique. Il faut faire 4 km à pied pour arriver au départ du couloir qui aboutit au sommet. De ces hauteurs, s’offre au regard, qui ne sait sur quoi s’attarder, un des plus beaux panoramas. Sommets altiers du Liban, cimes innocentes, prodigues de sources, montagnes où règne l’arbre roi, le cèdre millénaire, témoin du passé, est impassible aux contingences de l’histoire. Si les Libanais l’ont choisi comme emblème de leur drapeau, c’est qu’ils voient en lui comme un garant du futur, c’est qu’il traduit leur volonté de durer. Le cèdre symbole de pérennité. Avec toutes ses branches rassemblées… Cèdre de l'Himalaya Étymologie : cedrus deodora signifie, en hindoustan, "bois des dieux". Origine : Inde, Chine, Himalaya. Le cèdre de l'Himalaya a été introduit en Europe en 1822. Habitat : l'aire d'origine du cèdre de l'Himalaya est en altitude de 1200 à 3000 m. Taille maximale : 40 m. Port (arbre isolé) : pyramidal ; le cèdre de l'Himalaya se distingue du cèdre du Liban par une flèche effilée un peu tordue, prête à se redresser, qui lui confère un air original. Avec l'âge, il n'acquiert pas la noblesse de ses cousins de l'Atlas ou du Liban. Écorce lisse, grise, chez les jeunes sujets, qui se fissure en sillons noirs en vieillissant. 280/cedrehimalaya Feuillage persistant : les aiguilles sont disposées en rosettes radiales sur de courts rameaux, longues de 3 à 6 cm, de taille décroissante vers la pointe du rameau, molles, pas piquantes, aplaties (pas à section triangulaire). Sa couleur est plus claire que chez les autres cèdres. Fleurs : en octobre, sur les rameaux de 2 ans au moins, chatons mâles dressés de 6 cm. Fruits en cônes dressés, de petite taille (moins de 10 cm). Il s'écaille sur place en 3 ans. Utilisations : Depuis quelques années, c'est le cèdre plus planté dans les jardins en raison de son feuillage souple et vert clair.