L'ortie Riche en protéines, en sels minéraux et en vitamines, l'ortie sauvage possède de nombreuses propriétés. Outre des vertus reconnues en médecine douce, ce pilier du jardinage biologique s'accommode également très bien en cuisine. Découvrez toutes ses facettes ! feuilles d'ortieQui ne connaît pas l'ortie ? Quand on a été piqué une fois... difficile de l'oublier ! Ce caractère urticant est l'un des meilleurs signes d'identification. Très envahissante, cette plante herbacée pousse dans tous les sols, avec une préférence ceux riches en azote. Ses feuilles allongées et pointues sont dentelées et portent sur le dessus des petits poils, dont l'extrémité se brise au moindre contact. En pénétrant la peau, elle libère un liquide urticant contenant de l'acide formique, d'où démangeaison et "brûlure". Certaines espèces sont vivaces, d'autres annuelles. La culture, pour ceux qui voudraient s'y frotter, est très délicate. Mieux vaut laisser faire la nature, qui assure le semis par les insectes et le vent. Différentes espèces Urtica dioïca C'est la grande ortie, atteignant jusqu'à 1m50. C'est une vivace, qui revient chaque année grâce à son rhizome charnu doté de racines traçantes orangées. Les fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds différents : on parle de plante dioïque. Urtica urens C'est la petite ortie. Ses fleurs poussent toutes sur le même pied. Utilisée surtout en médecine, elle a les mêmes propriétés que sa grande soeur. Annuelle, elle se multiplie exclusivement par semis. Urtica pilulifera Ortie "à pilules", dont les fleurs sont groupées en petites boules. Urtica subia Ortie "à membrane". Annuelle également, avec des fleurs regroupées en bordure de lamelles semblables à des feuilles. En cuisine ramassage d'ortiesL'ortie est comestible. C'est une excellente herbe à cuire. Très riche en protéine (40% du poids sec), elle contient des sels minéraux (calcium, magnésium, phosphore, potassium et fer), des oligo-éléments et des vitamines (A: 7000 UI/100 g, C: 333mg/100g, B, E, K). On utilisait autrefois ses jeunes pousses comme celles de l' épinard. Elle en a un peu le goût, préparée en sauce ou avec des pâtes. Vous ne serez pas déçus non plus par l'excellente soupe d'ortie. Au jardin Grâce aux sels minéraux et aux oligo-éléments, l'ortie stimule et fortifie la végétation comme la flore microbienne du sol. Pour l'utiliser, il convient de la récolter avant la floraison. Son emploi le plus connu est le purin d'ortie (réalisé par macération puis filtration), efficace comme activateur de croissance et comme répulsif de certains insectes, notamment les pucerons. Médecine douce Toutes les parties de l'ortie sont utilisées en médecine douce, des décoctions jusqu'à... la flagellation ! Elle possède des propriétés anti-inflammatoire, antihémoragique, diurétique, dépurative, stimulante.. L'ortie est une source abondante de fer et ses feuilles sont employées dans l'industrie pour l'extraction de la chlorophylle, c'est dire si elle sont riches de ce pigment que l'on sait être doté d'une activité assainissante du milieu intestinal. La pureté intérieure gratuite ! Quand on sait le nombre de maladies qui profitent d'un milieu viscéral mal entretenu pour éclore, on ira vite faire "muqueuse neuve" grâce à l'ortie - qui purifie non seulement les entrailles, mais également le sang et le foie ; d'un tel nettoyage, il ne peut résulter qu'un teint plus éclatant, surtout si on complète cette toilette intérieure par des cataplasmes d'infusion de camomille sur le visage. Par ailleurs, à cause de sa richesse martiale et de son action anti-ménorragique, les femmes souffrant de règles trop abondantes gagneront à incorporer l'ortie dans leur alimentation habituelle, ne serait-ce que pour compenser leurs pertes en fer. Point d'anémie chez les mangeurs d'orties ! Qui plus est, riches en silice, ces mêmes orties crues et finement hachées seront utiles à la femme pour la prévention de l'ostéoporose, si possible en synergie avec des algues fraîches. Pour nettoyer le système digestif et en améliorer le fonctionnement, on consommera cette adventice légume, légèrement cuite et coupée finement, que l'on mélangera intimement avec des pommes de terre cuites à l'eau et écrasées en purée, par exemple. UN LARGE SPECTRE DE VERTUS CURATIVES L'ortie, consommée d'une manière courante, en tant que légume au même statut que les autres, assainit le milieu interne, dissout les cristaux d'acide, draine le foie, évacue les rétentions liquides diverses, améliore les rhumatismes des grands carnivores, régénère le sang, fortifie le corps (en raison de sa richesse en minéraux variés et de ses oligo-éléments), tout ceci d'autant plus encore qu'elle ne souffre pas de certaines pratiques délétères infligées par les jardiniers (engrais et traitements pathogènes, par exemple). Nombre d'utilisateurs et d'auteurs attribuent également à notre ortie une efficacité observable contre les irrégularités glycémiques, contre les hémorroïdes, la goutte, les douleurs rhumatismales, contre l'oligurie et les troubles de la prostate, ainsi qu'une certaine prévention de la calvitie (cataplasmes sur la tête). Dans de nombreux pays, on utilise traditionnellement la décoction d'orties dont on imprègne un cataplasme destiné à arrêter les saignements divers. Des feuilles d'orties fraîches écrasées avec les doigts et placées dans le nez, par exemple, arrêtent aussitôt le saignement. L'ORTIE ET LES PROBLEMES MASCULIN Des études récentes ont confirmé la réalité de certaines vertus traditionnelles de l'ortie que l'on croyait folkloriques, notamment celles concernant la prostate. Selon la science médicale, l'inflammation et l'élargissement de la prostate sont due à la conversion, au sein de l'organisme, d'une partie de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT en abrégé). Or, des extraits concentrés de racines d'Urtica Dioica (orties), empêchent que la dihydrotestostérone ne s'attache sur les sites récepteurs des cellules de la prostate ; ce qui revient à dire que cette dernière ne subit pas l'impact négatif de cette DHT. D'autres plantes, telles que le prunier d'Afrique et le palmier scie inhibent, quant à elles, la conversion de la testostérone en dihydrotestostérone, d'où leur association fréquente avec l'ortie. On y associe également l'huile de pépins de courge "Lady Godiva" dont on peut cultiver soi-même les graines, à consommer séchées ou sous forme d'un macérât huileux très riche en zinc d'origine végétale dont la prostate est "friande". Les extraits de racines d'orties s'opposant à la conversion de la testostérone en un sous-produit nocif à la prostate, le DHT, il en résulte que davantage de testostérone devient de ce fait disponible pour la libido qui s'en trouve renforcée, puisque, comme on le sait, c'est la testostérone qui, au niveau physiologique, est responsable du désir. D'où sans doute cette réputation des graines d'orties à être aphrodisiaques, vraisemblablement aussi à cause de leur richesse en acétylcholine, un neurotransmetteur essentiel à la vie sexuelle. Quant aux effets régulateurs de l'ortie sur le taux de sucre sanguin, ils peuvent s'expliquer par la plus grande disponibilité de testostérone qu'elle rend possible à l'organisme, et dont les effets anti-diabétiques ont été récemment mis en lumière par certains chercheurs. A la lecture de toutes ces vertus, on se demande bien comment on a pu, avec tant de désinvolture, fouler aux pieds une herbe si prodigue en bienfaits ! L'ALCOOLATURE DE RACINES D'ORTIES En arrachant des orties pour les faire sécher, ou pour les consommer, il est avantageux de couper les racines, c'est-à-dire ces petites terminaisons pauvrement dotées de filets radiculaires, de les laver, les faire sécher, et d'en mettre une bonne poignée dans environ 75 cc d'eau de vie. On peut également ajouter une petite poignée de graines de bruyère séchées, si on souffre d'irritation ou d'infections urinaires. Faire mariner pendant quinze jours, en remuant vigoureusement une fois par jour. Filtrez. Boire une cuillerée à soupe chaque soir. (Prostate, libido, inflammation de l'urètre). Pour la libido, il faut ramasser les graines à la poignée, en tirant dessus, les faire sécher en les étalant sur du papier dans un endroit très chaud, en plein été. En mélanger une cuillerée à soupe avec du miel d'acacia. Cure de trois semaines. Note: Peu de plantes aphrodisiaques ont d'effet sur les diabétiques En conclusion, l'ortie peut soigner bien des misères du corps, et quoiqu'elle ne se pique point d'être anti-cancérigène, certains auteurs vont jusqu'à lui attribuer une telle vertu. L'ORTIE AU COURTIL Le purin d'orties, si cher aux jardiniers biodynamiques, ne sert pas qu'à lutter contre les pucerons. L'ortie tamponne l'assimilation de l'azote par les plantes, soit qu'il s'agisse de l'azote apporté par l'homme sous sa forme minérale soluble (engrais chimiques), ou bien même celui issu d'une minéralisation intense des réserves humiques du sol ou des matières organiques que l'homme lui apporte sous forme de compost. Au cours de certains printemps particulièrement chauds et humides, après que le sol ait bien été travaillé, il se produit souvent une minéralisation massive de l'azote organique du sol, entraînant une vague de parasitisme et de maladies, tout comme en agriculture chimique intensive. Or, l'ortie tempère cette brutale absorption de nitrates, en l'étalant dans le temps, ce qui évite ainsi le parasitisme inhérent à une flambée de nitrates au sein de la plante. Officiellement, on ne connaît pas, d'une manière absolument certaine, l'articulation intime de ce processus. Mais peu importe dès l'instant que les apports d'azote deviennent plus pondérés, réduisant ainsi le nombre de maladies et de ravageurs des légumes, tout en leur offrant un goût plus subtil et plus prononcé. L'ortie est en effet une bonne source de potasse biodisponible sous une forme particulièrement avantageuse pour les plantes potagères, surtout en association avec la consoude de Russie. Il suffit d'en mettre quelques poignées coupées en morceaux ou pilées quelques jours après arrachage, au fond du trou de plantation des tomates, par exemple, pour s'en convaincre. En arrosages dilués, un tel purin ravive les plantes anémiées et blafardes et accentue la couleur des fleurs plantées en sol pauvre (potasse de source végétale). Il sert d'engrais de démarrage, du moins dès que le système radiculaire des plantes est suffisamment développé pour en tirer parti. Il constitue un engrais biologique aux effets indiscutablement visibles, notamment en arrosage au pied des plantes. SAUVETAGE DE SCIONS MAL REPRIS Si au printemps, voire en début d'été, on s'aperçoit que l'un de ses arbres plantés à l'automne, ou plus récemment, fait la moue et peine à bien démarrer, notamment parce qu'il est planté dans un endroit qui finalement ne lui convient pas, il est possible de l'arracher et de le replanter dans un grand pot, ou tout autre container suffisamment dimensionné, en insérant les racines dans un bon terreau bien imbibé d'eau. On enveloppera ensuite le scion d'un tissu que l'on imbibera régulièrement de purin d'orties. L'azote contenu dans cette macération, en synergie avec une multitude de micro nutriments catalytiques, sera directement absorbé par l'écorce du scion et compensera ainsi celui que les racines, non encore fixées dans le sol, ne peuvent lui apporter. Que de fois ai-je récupéré des scions déclinant vers la mort, dans mon "hôpital de jardin" grâce notamment à la thérapeutique végétale basée sur un tel purin d'orties, dont voici d'autres débouchés: repiquages (tremper les racines dans le purin, si possible mélangé avec un peu d'argile en poudre), trempage des graines, à faire ensuite sécher avant le semis, arrosage du sillon de vos semis... Tout au long de la saison de jardinage, arrosez vos plantes, au pied et sur le feuillage, avec du purin d'orties. Vous n'aurez plus besoin d'engrais, ni chimiques ni autres ! CULINAIRE L'ortie n'est pas habituellement perçue en tant que légume, comme le sont par exemple l'oseille ou les épinards. Mais il en était de même de la tomate, légume-fruit si apprécié de nos jours et qui n'était pourtant considéré que comme une simple plante ornementale et toxique il y a à peine deux siècles ! Il convient donc d'inscrire dans nos mentalités l'idée que l'ortie est un légume, c'est-à-dire un végétal nutritif et surtout thérapeutique à introduire dans son mode d'alimentation habituel. Au besoin, cultivez-la dans votre potager, à l'ombre, dans un sol riche en azote et plutôt frais. Il suffit, en fin d'hiver, d'aller arracher quelques pieds dans la nature, de les couper à une dizaine de centimètres, et de les planter en veillant à ce que le sol reste humide jusqu'à la reprise. Ne fertilisez pas votre ortie, ce qui ne vous empêche pas de déposer des bouts de ferraille à ses pieds, elle condensera ainsi le fer, dont elle est gourmande, et dont votre sang peut avoir besoin, surtout si vous êtes une femme. PARTIES UTILISÉES Les premières feuilles tendres du printemps, alors que les jeunes pousses ne sont pas encore trop urticantes et que l'on peut les hacher finement, sous forme crue avec de la salade, par exemple, ou avec des algues ; mais également les feuilles disponibles pendant toute l'année, ainsi que les racines, en automne. Séchage des feuilles suspendues au fil à linge, alors que le soleil est au zénith, ou en serre. Il est avantageux de faire sécher, de la même façon, des feuilles de basilic et de les mélanger à la poudre d'orties, à saupoudrer sur ses aliments. On peut consommer l'ortie en potage, avec de l'oseille, ou cuite une dizaine d'heures après la récolte (nettoyage intestinal) de la même façon que les poireaux en vinaigrette. Trouvez vous-mêmes des applications culinaires à ce légume gratuit. Vous constaterez que, culinairement parlant, l'ortie et l'oseille se marient fort bien ensemble. Vous aurez des vitamines et des minéraux à bon marché et une cure de trois semaines vous remettra d'aplomb, votre organisme étant débarrassé de tous les cumuls métaboliques engendrés au cours de l'hiver, avec ses excès glucidiques, surtout si vous y associez des pissenlits. Vie et Action" Autre article plus particulièrement pour les jardiniers : L'ortie, plante-engrais Contrairement aux engrais verts proprement dits, qui sont annuels, la grande ortie est une plante vivace, dont les touffes vivent donc de nombreuses années. Dans le jardin, on lui réservera quelques mètres carrés à l'écart des parcelles cultivées. L'ortie est très appréciée des jardiniers biologiques du fait de sa teneur élevée en éléments fertilisants, qu'elle sait puiser dans les profondeurs du sol. En fermentant dans l'eau, elle libère de nombreuses substances (azote ammoniacal, fer, hormones végétales, vitamines, etc.) qui font du purin obtenu un stimulant biologique plus encore qu'un véritable engrais. La grande ortie (Urtica dioica) Cette "mauvaise herbe" bien connue pousse dans les endroits riches en matière organique (anciennes décharges ou fumières, bords des chemins, terrains vagues, etc.). Elle présente une affinité avec le fer et se localise souvent auprès des vieilles ferrailles. En dehors de ses utilisations alimentaires (jeunes pousses) et fourragères (à l'état sec), le jardinier apprécie l'ortie car cette plante aurait un effet régulateur sur le fer et l'azote du sol. Elle stimule la croissance des cultures, les protège des maladies et elle favorise la transformation des matières organiques en humus. Les utilisations des orties au jardin sont multiples : . Couverture du sol : à l'aide de plantes entières ou hachées. . Fertilisation et protection des plantes contre les maladies : par utilisation directe d'ortie hachée dans le trou de plantation (pomme de terre, tomate : une poignée par plan). . Le purin d'ortie : Prendre des orties (tiges et feuilles fraîches jusqu'à la fleur mais non grainées et éventuellement racines).Dans un récipient non métallique, en bois de préférence, mettre 50 à 100 grammes d'ortie pour 10 litres d'eau ; tasser avec une pierre avant de recouvrir avec l'eau (de pluie de préférence). Attention : Il faut toujours utiliser ce purin rapidement. Il ne se conserve pas et s'altère en vieillissant : d'où préparer juste la quantité nécessaire. Durée de macération : . Traitement insecticide : 2 jours contre les pucerons et les insectes. . Traitement insecticide + activation du sol ce qui est le cas le plus fréquent : 4 jours. Une odeur typique de purin apparaît (pour l'atténuer, ajouter des feuilles d'angélique à la macération). On observe aussi, souvent, des larves d'éristales, sortes de gros asticots inoffensifs munis d'un siphon respiratoire, qui jouent un rôle dans l'évolution du purin d'ortie. Pulvériser (après filtration et dilution à raison d'un litre de purin pour 10 litres d'eau) sur le sol et les plantes, une fois toutes les deux semaines environ. Ne pas pulvériser sur les plants de tomate, de concombre (uniquement le sol) car l'humidité ainsi créée pourrait favoriser le développement de certaines maladies. Après dilution (1 litre de purin pour 10 litres d'eau), arroser au pied des plantes dont il faut activer la pousse des feuilles (y compris les arbres et la arbustes souffreteux). Ne pas arroser au purin d'ortie des plantes portant des fruits destinés à la conservation (potiron, pommier en particulier). . Dans le compost : comme activateur pour la formation de l'humus. Quelques brassées par tas.